TABLE RONDE
Ellipsy du 27 Mai 2000
En Septembre dernier s'est fait jour l'idée de constituer, dans le cadre de l'association Ellipsy, un
groupe de travail théorique autour du vaste sujet de la "perversion". Au cours de cette première année de réflexion du groupe, nous avons abordé la question du dispositif "d'injonction de soins pour les auteurs d'infractions sexuelles" présenté dans la loi du 18 Juin 1998, avec notamment une question. Comment travailler en pratique avec ces sujets dont la demande est à priori corrélative à l'obligation? Ainsi, c'est à partir de ce thème d'actualité que le groupe a mis en place une table ronde intitulée : "Obligation de soins et enjeux psychothérapeutiques", table ronde regroupant les intervenants suivants :
Monsieur LE MOAN, Juge d'Application des Peines auprès du Tribunal de Grande Instance du
Havre, a accepté de venir nous préciser le contexte historique et les modalités légales de la loi du 18 juin 1998.
Monsieur VIAUX, psychologue, expert auprès des tribunaux, a abordé la question de la place de
l'expert psychologue dans le dispositif légal, évoquant entre autre les difficultés d'évaluation dans l'évolution des sujets lorsqu'une obligation de soins a pu être mise en place. Il a par ailleurs discuté de la pertinence de l'obligation de soins, précisant que, si le cadre juridique n'est pas le cadre thérapeutique, il peut toutefois préparer le sujet à son désir de soin.
Monsieur WOERLE, psychiatre et psychanalyste, est intervenu notamment pour confronter à la
question de la demande du sujet soumis à l'obligation de soins, celle du désir du soignant. "L'éthique de l'analyste est de faire une offre, de façon à faire émerger le désir du sujet". L'offre doit être faite, même si cela n'implique pas systématiquement qu'elle sera acceptée. L'initiation du travail consiste alors à amener l'autre à avoir une question, ce qui est différent d'une demande. Il a d'autre part discuté des notions de structures, reprenant de façon anecdotique le cas de Guy George évoqué par Monsieur VIAUX, pour traiter de la discussion entre psychose et perversion.
Mesdames MARIE-ST GERMAIN et CORBIERES, respectivement directrice et assistante sociale
au Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation, sont venues exposer leur pratique de terrain relative au suivi socio-judiciaire des auteurs d'agressions sexuelles. Par ailleurs, elles nous ont fait part de leur désir de voir se développer une articulation plus étroite entre leur service et le milieu médico-psychologique.
Monsieur COURT, psychologue, discutant de cette table ronde, a aimablement accepté d'animer le
débat, repointant notamment la question de la demande et de son élaboration dans le cadre de la psychothérapie.
Suite à ces différentes interventions, le public a largement participé à la discussion. Cette table
ronde, issue d'une première ébauche de travail au sein du groupe, s'inscrivait dans un désir d'échange. Le travail se poursuivra cette année autour de questionnements recentrés sur des points théoriques ayant trait à la perversion. La prochaine réunion aura lieu le 16 Octobre 2000 à 19h30, en salle de DESS de l'UFR de psychologie. Toute personne intéressée pour y participer et échanger avec nous sera la bienvenue. |